Victoire pour l’interdiction du commerce de l’ivoire

Victoire pour l’interdiction du commerce de l’ivoire

LE Conseil des Affaires d’État a récemment annoncé que le pays mettrait unterme à la transformation et au commerce de l’ivoire en 2017. Le premier groupe d’usines et de commerçants devront suspendre leurs activités d’ici le 31 mars de cette année et les autorités policières séviront face aux activités illégales liées à l’ivoire.

Cette annonce suit la décision chinoise en mars de l’année dernière d’imposer une interdiction de trois ans sur les importations d’ivoire ; selon le Bureau national des forêts, celle-ci devrait toucher 34 entreprises de transformation et 143 lieux de négoce désignés.

Les défenseurs de l’environnement espèrent que cette annonce contribuera grandement à mettre un terme au braconnage des éléphants en Afrique. Si celui-ci n’est pas maîtrisé, il pourrait constituer une menace réelle d’extinction pour les géants de la savane. Le commerce de l’ivoire fut interdit au niveau international en 1989, mais de nombreux pays continuent à commercialiser cette marchandise sur leur marché domestique.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF pour World Wildlife Fund) estime que les braconniers tuent chaque année entre 20 000 et 30 000 éléphants africains pour leurs défenses, principalement af i n de satisfaire la demande asiatique de produits en ivoire.

Cette nouvelle réglementation survient alors que des questions commençaient à surgir sur le calendrier spécif i que de la Chine pour enrayer le commerce de l’ivoire. En effet, le Président chinois, Xi Jinping, et l’ancien Président des États-Unis, Barack Obama, s’étaient engagés conjointement en 2015 à mettre un terme au commerce légal et illégal de l’ivoire dans leurs pays respectifs.

« L’annonce de la Chine change la donne pour la sauvegarde des éléphants, explique Carter Roberts, le président du WWF. Avec les États-Unis mettant également un terme à leur commerce intérieur d’ivoire un peu plus tôt cette année, ce sont deux des plus grands marchés de l’ivoire qui ont pris des mesures à cet effet. »

Les efforts du gouvernement chinois pour tenter de juguler la demande d’ivoire constituent une grande victoire pour la protection des éléphants d’Afrique, mais ces efforts doivent se répercuter jusqu’à la base et l’information doit être transmise largement, af i n que tous ceux qui sont impliqués dans les activités de braconnage soient conscients de cette mesure qui change la donne. Par ailleurs, l’eff i cacité de cette interdiction sera à la hauteur de sa mise en œuvre, ce qui sera clairement un point essentiel de l’attention internationale. Cela signif i e que des rapports sur les actions effectuées doivent être publiés régulièrement.

Le directeur de l’association WildAid, Peter Knights, a fait l’éloge de cette interdiction,

aff i rmant que l’abolition en Chine du commerce de l’ivoire était la plus grande mesure pouvant être prise pour réduire le braconnage des éléphants. Un autre sujet de préoccupation est cependant que l’interdiction en Chine du commerce de l’ivoire pourrait potentiellement faire migrer cette marchandise vers d’autres marchés d’Asie. Cela suppose que des efforts concertés seront nécessaires pour endiguer l’ensemble des marchés et éradiquer réellement le braconnage.

Cette interdiction représente dans tous les cas une étape solide dans la bonne direction et continue de démontrer la conscience de la Chine et son engagement envers ses responsabilités internationales.