Les bénéflces de la mécanisation

2017-03-08 06:57LesagricultriceschinoisesapprennentutiliserdenouvellestechnologiesetcomptencespourmaintenirlesfermesfamilialesetamliorerleurniveaudevieparLiuJian
中国与非洲(法文版) 2017年2期

Les agricultrices chinoises apprennent à utiliser de nouvelles technologies et compétences pour maintenir les fermes familiales et améliorer leur niveau de vie par Liu Jian

Les bénéflces de la mécanisation

Les agricultrices chinoises apprennent à utiliser de nouvelles technologies et compétences pour maintenir les fermes familiales et améliorer leur niveau de vie par Liu Jian

L’AGRICULTURE DURABLE

POUR Wang Xiuzhen, le repiquage des plants deriz toute la journée était autrefois un travail laborieux. Les rizières étaient devenues un lieu de douleur pour cette agricultrice chinoise d’une quarantaine d’année, lui inf l igeant des maux de dos constants et lui faisant redouter chaque jour naissant.

Heureusement, grâce aux progrès technologiques, Wang Xiuzhen peut désormais utiliser une machine spécialisée pour repiquer les plants de riz dans les rizières. Avec les autres agricultrices de la région, elle ne souffre plus de maux de dos et se montre optimiste pour l’avenir : « Nous nous sommes libérées du travail fastidieux, que représente le repiquage à la main dans les rizières. »

Les bénéf i ces de la mécanisation

ll y a cinq ans, alors que Wang travaillait en dehors de son village, elle vit pour la première fois une repiqueuse. Après avoir découvert que la machine pouvait épargner aux agriculteurs un temps et un travail considérables, elle acheta la machine et commença à l’utiliser dans son village de Tanzhuang de la municipalité de Huai’an dans la province côtière orientale du Jiangsu.

Après avoir appris comment utiliser la repiqueuse, elle l’utilisa dans sa ferme familiale et aida les autres agriculteurs, gagnant ainsi du temps, de l’eff i cacité et de l’argent.

La repiqueuse n’est que l’une des nombreuses méthodes, dont bénéf i cie aujourd’hui la Chine dans la mécanisation accrue de la production céréalière. En moyenne, le taux de mécanisation pour le semis et la récolte du blé, du riz et du maïs atteint respectivement 91 %, 55 % et 56 %, d’après le professeur Wu Weihua de l’Université d’Agriculture de Chine. Dans les principales régions de production de blé et de riz, les taux de mécanisation sont plus élevés, ajoute-t-il.

Avec l’urbanisation rapide de la Chine, de plus en plus de jeunes hommes vont travailler dans les villes, pendant que les femmes, les personnes plus âgées et les enfants restent pour s’occuper de la ferme familiale.

« La mécanisation est importante non seulement pour la production agricole, mais également pour alléger la lourdeur du travail pour les femmes, les enfants et les personnes plus âgées, explique Wu Weihua. Cela permet d’améliorer la production agricole et de réduire la dépendance au travail, ce qui correspond donc à une augmentation dans la productivité du travail. »

À 50 ans, Ni Yanye, qui est agricultrice dans le village de Dazhuyin à Lianyungang dans la province du Jiangsu, partage cet avis. Pour elle, la mécanisation a largement réduit sa charge de travail. Le mari de Ni Yanye travaille dans la province du Shandong et ne rentre que pour la fête du Printemps. Grâce à l’utilisation de machines, Ni parvient à faire pousser seule du blé, du maïs et des cacahuètes sur son terrain familial de 5 mu (0,33 ha).

« Par le passé, je devais travailler pendant deux semaines sans arrêt pour récolter le blé lors des jours de grande chaleur. Désormais, la moissonneusebatteuse me permet de couper le blé, de le battre et de nettoyer les grains en même temps, en moins d’une heure », explique-t-elle à CHINAFRIQUE. Elle ajoute que, pour l’utilisation de la machine, elle ne paie que 80 yuans (11,6 dollars) par mu (0,067 ha).

« Cultiver et récolter n’est plus aussi fastidieux qu’avant. Avec des machines, c’est facile, rapide et eff i cace, indique-t-elle. Une fois le travail effectué, il me reste encore beaucoup de temps pour m’occuper de mes deux enfants et faire autre chose. »

Développer les compétences

Pour encourager davantage d’agriculteurs à utiliser des repiqueuses pour le riz et augmenter ainsi le rendement, le gouvernement municipal de Tanzhuang organise régulièrement des programmes de formation à l’utilisation de ces machines.

Des fermières recourent à la technologie moderne pour repiquer le riz.

Dans son village, Wang Xiuzyen fait aujourd’hui fi gure de pionnière dans l’utilisation de nouvelles machines et techniques agricoles. D’autres agricultrices ont suivi son exemple et appris à utiliser ces machines et d’autres, et à maîtriser de nouvelles compétences.

Comme dans d’autres régions de Chine, les hommes du village sont partis chercher du travail en ville et les femmes endossent la responsabilité de la ferme familiale et de la production agricole. Cependant, elles ont également pris l’initiative d’apprendre à utiliser de nouvelles technologies et de mettre à jour leurs compétences, pour devenir de véritables expertes agricoles.

« Dès que j’ai du temps, je prends part aux programmes de formation en mécanisation agricole, de la culture des jeunes plants à leur repiquage, en passant par l’utilisation, l’entretien et la réparation des machines », explique Wang Xiuzhen.

Luo Yan vit dans le village de Liuyu, dans le district de Kaiyang de la province du Guizhou. À 42 ans, c’est une agricultrice heureuse. Pas seulement parce qu’elle a appris à cultiver des calebasses serpent et qu’elle peut ainsi gagner sa vie, mais également parce qu’elle a enseigné cette compétence à d’autres femmes de son village, les aidant à améliorer leur vie.

En 2015, elle a planté 1 mu (0,067 ha) de calebasses serpent et gagné 30 000 yuans (4 348 dollars). L’année dernière, elle a étendu le terrain à 3 mu (0,2 ha) et pu ainsi gagner près de 100 000 yuans (14 493 dollars).

Quelques agricultrices de son village cultivent aussi cette cucurbitacée. « J’ai travaillé 20 jours par mois et gagné 1 600 yuans (232 dollars). Je gagne plus que mon fi ls, qui travaille en ville », explique ainsi Huang Shibi, qui travaille à la ferme avec Luo Yan.

« Aujourd’hui, dans les zones rurales, les agricultrices sont devenues la force principale de la production et du développement agricoles. C’est pourquoi l’amélioration de leurs compétences et de leurs connaissances est une priorité », explique Xu Jing, le directeur adjoint du Comité des villageois de Liuyu.

Comme Luo Yan, elles sont plus de 100 femmes agricultrices à s’être enrichies par l’apprentissage de nouvelles compétences et grâce à un travail acharné, avec l’aide d’une Maison des Femmes établie dans le village par le gouvernement en 2012. Depuis, celle-ci est devenu un centre de formation et de développement des compétences pour les agricultrices locales.

Des techniciens et des experts agricoles sont régulièrement invités pour des formations, tandis que des visites sur le terrain sont organisées dans d’autres endroits pour que les agricultrices puissent apprendre des technologies et des pratiques agricoles avancées. Cela leur a permis d’améliorer leurs connaissances.

« Chaque année, plus de 1 000 femmes participent aux programmes de formation et leurs compétences en matière de production agricole se sont grandement améliorées », explique Xu Jing.

Soutenue par la Maison des Femmes, le village a construit une base de production de calebasses serpent avec plus de 30 agricultrices, réalisant une production annuelle d’une valeur dépassant les 10 millions de yuans (1,45 million de dollars). CA

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