Contre vents et marées

2017-03-08 06:57LesinvestissementschinoisoffrentdemeilleuresperspectivesenAfriqueparLuAnqi
中国与非洲(法文版) 2017年2期

Les investissements chinois offrent de meilleures perspectives en Afrique par Lu Anqi

Contre vents et marées

Les investissements chinois offrent de meilleures perspectives en Afrique par Lu Anqi

ERREND Magaena vérif l e la chaîne

d’assemblage, un aspect important de son travail quotidien. ll est contremaître de niveau un chez Beijing Automobile Works (BAW) South Africa, une société à capitaux mixtes entre le fabricant automobile BAW et la société sud-africaine lndustrial Development Corp. (lDC) à Springs, à l’est de Johannesburg. Ce jeune homme faisait auparavant de l’entretien dans une école avant d’être recruté comme ouvrier par cette société. ll a gravi tous les échelons.

L’histoire de M. Magaena, c’est celle de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique ces dernières années. L’Afrique du Sud, une porte sur l’Afrique et le pays le plus développé du continent, est devenue une destination importante dans la stratégie d’internationalisation des sociétés chinoises.

Fin 2015, les investissements chinois en Afrique du Sud atteignaient 13 milliards de dollars, avec 300 entreprises chinoises, selon un rapport sur le déveoppement des entreprises chinoises en Afrique du Sud publié à la fi n de l’an passé par l’Association économique et commerciale chinoise, une ONG de Johannesburg, qui compte 120 membres. Ces entreprises chinoises emploient 26 000 personnes, dont 24 000 sont des locaux, soit 91,56 %. Elles ont continué à investir, à produire et à conserver les emplois malgré la morosité de l’économie sudafricaine, d’après le rapport.

Des créations d’emplois

L’une des contributions les plus visibles des entreprises chinoises est la création d’emplois. L’activité des entreprises chinoises présentes en Afrique du Sud relève principalement de la fi nance, des appareils électroménagers, des télécoms, de l’automobile, des machines de construction et de la logistique, des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre.

D’après Gao Desheng, vice-président du conseil d’administration senior de la Banque de Chine-Johannesburg, et l’un des auteurs de ce rapport, les fabricants d’électroménagers Hisense et Skyworth, les fournisseurs de technologies de l’information et des communications Huawei et ZTE, la Banque de Chine-Johannesburg et la Banque de construction de Chine-Johannesburg ont montré l’exemple en termes de création d’emplois.

En Afrique du Sud depuis 1996, Hisense-Afrique du Sud a établi une usine ultramoderne de produits électroniques grand public et d’appareils électroménagers au Cap en juin 2013, créant plus de 700 emplois directs et plus de 3 000 emplois indirects. L’entreprise forme aussi les employés locaux sans expérience.

Le projet PMC, co-f i nancé par le consortium Hebei lron and Steel Group et lDC, est un autre gros employeur, avec un investissement total de 668 millions de dollars. Son personnel est composé à 88,86 % de locaux, avec 4 359 salariés. Selon M. Gao, beaucoup accèdent maintenant à des postes d’encadrement, jouant un rôle plus actif dans le développement, la recherche, le marketing et les ventes.

Performance et croissance

Anil Sooklal, directeur général adjoint du département des relations internationales et de la coopération d’Afrique du Sud estime que les sociétés chinoises en Afrique du Sud ont joué un rôle important dans le soutien de la coopération économique et commerciale bilatérale. Selon lui, elles permettent de promouvoir la réindustrialisation du pays et encouragent la création d’emplois et la conception de produits ; le transfert de technologies et la formation sont nécessaires pour le développement socioéconomique de l’Afrique du Sud.

Par ailleurs, les investissements chinois ont encouragé le développement de l’économie locale, amélioré le niveau dans les sciences et technologies, permis de construire des infrastructures et de stimuler le processus d’industrialisation du pays, d’après le rapport.

Les entreprises chinoises en Afrique du Sud font des dons au prof i t des enfants à l’occasion de la Journée mondiale Nelson Mandela en juillet 2015.

Dans le secteur manufacturier, CRRC-Afrique du Sud fabrique des locomotives localement. Les contrats ont déjà atteint 3 milliards de dollars, avec des transferts de technologies, la fabrication locale et la formation. Les usines automobiles comme l’usine FAW de 80 millions de dollars créée en 2012, ainsi que celle de Beijing Automobile lnternational Corp. (BAlC) de 800 millions de dollars, situées à Port Elizabeth, ont aussi été essentielles aux efforts d’industrialisation du pays. Les produicteurs chinois d’électroménagers ont aussi ouvert des usines. La part locale des téléviseurs et des réfrigérateurs est respectivement de 26 % (numéro un) et 22,4 % (numéro deux) sur le marché sud-africain, et Hisense est maintenant une marque réputée dans le pays.

Les infrastructures de communications dans le pays ont aussi grandement prof i té de l’aide de géants chinois des télécoms comme Huawei, qui a introduit les principales technologies du domaine dans le pays. La société est en première place dans la fourniture de biens et services locaux aux opérateurs des télécoms, et troisième derrière Samsung et Apple sur le marché des smartphones.

Les institutions fi nancières chinoises fournissent aussi une aide dans la construction des infrastructures locales, ainsi qu’en encourageant la lutte contre la pauvreté, et en contribuant aux initiatives dans l’agriculture, la santé et la protection de l’environnement. On y trouve la Banque de Chine, la Banque de construction de Chine, la Banque industrielle et commerciale de Chine, la Banque d’import-export de Chine et le Fonds de développement Chine-Afrique.

« Les entreprises chinoises accordent une grande importance à leur propre responsabilité sociale, explique M. Gao. Elles veulent devenir des personnes morales responsables d’Afrique du Sud. »

Perspectives

Les entreprises chinoises en Afrique du Sud doivent aussi faire face à des déf i s. Le rapport souligne des déf i s sociaux, notamment des problèmes de sécurité publique, des risques liés au juridique et à l’emploi, un manque de techniciens et la diff i culté d’obtenir des permis de travail pour le personnel technique et d’encadrement de premier plan.

Sur le plan économique, les entreprises chinoises sont aussi confrontées à des problèmes en termes d’approvisionnement énergétique, de capacité ferroviaire et d’investissements dans les infrastructures, de dépréciation continue de la monnaie et de fl uctuation des taux de change notamment.

Malgré ces déf i s, il existe de nombreuses occasions. Selon M. Gao, la Chine et l’Afrique du Sud ont encouragé ensemble la mise en place du consensus atteint lors du Sommet du Forum sur la Coopération sinoafricaine en décembre 2015. Les projets de coopération bilatéraux sont entrés dans la phase de mise en œuvre et les investissements chinois vont s’accroître. De plus, l’élasticité du prix des matières premières va permettre d’améliorer l’économie locale et donner des occasions d’investissements. Et d’ajouter que l’approfondissement de la transformation économique en Chine et l’amélioration de la coopération dans la capacité industrielle devraient aussi en apporter.

Fin 2016, une délégation gouvernementale de la province du Hebei, dans le nord de la Chine, et une délégation d’affaires de Sanmenxia, située dans la province centrale du Henan, se sont d’ailleurs rendues en Afrique du Sud.

Début 2016, la China Overseas lnfrastructure Development and lnvestment Corp., créée en septembre à Guangzhou dans le sud de la Chine, a fait son entrée en Afrique du Sud. L’entreprise, qui compte investir 500 millions de dollars, se concentre sur la planif ication de projets, la conception, les investissements et la construction, et fournit une aide fi nancière et intellectuelle aux entreprises chinoises qui participent à la construction d’infrastructures, principalement en Afrique. CA

(Reportage de l'Afrique du Sud.)